Depuis les soulèvements populaires en Tunisie en 2010, les États d'Afrique du Nord - Maroc, Algérie, Tunisie et Libye - luttent pour contenir les effets déstabilisateurs du "printemps arabe". La crise en Libye alimente ce climat d'instabilité régionale à travers les activités de nombreux groupes armés transnationaux opérant le long des frontières sud de la Tunisie et de l'Algérie dans le désert du Sahara. Le trafic transfrontalier de biens et d'armes facilité par ces réseaux illicites a pris une ampleur inquiétante et les Etats du Maghreb doivent faire face à l'infiltration de sous-groupes djihadistes d'Al-Qaïda. C'est le cas de l'Algérie, mais surtout de la Tunisie, un pays fragilisé par l'affaiblissement de son appareil de sécurité nationale. Une telle situation est propice à l'instabilité et à l'insécurité régionales, et renforce les craintes d'un interventionnisme accru des puissances étrangères en Afrique du Nord.